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vendredi 26 juin 2015

Tresser un panneau (une palissade) brise-vue en canisse/roseau ("canne de provence" ou "Arundo Donax") ou comment valoriser les canisses des bords de routes du sud de la france.

Voici comment j'ai réalisé ce panneau brise-vue en canisse
(c'est comme ça qu'on appelle les "cannes de Provence" ou "Arundo Donax" par chez nous) en 2 mètres de hauteur sur 2 mètres de largeur.


Pourquoi en canisse plutôt qu'en bambou ?
Parce que, déjà, dans "mon quartier" le canisse est une sorte d'envahisseur, on en trouve partout:
en bord de route, sur des terrains privés dont les propriétaires s'arrachent les cheveux pour s'en débarrasser, etc.. alors que des bambous, ça court pas les champs.

Ensuite, pour les entortiller comme je l'explique plus loin, c'est beaucoup plus facile avec du roseau qu'avec du bambou car le bambou est plus rigide et ses "nœuds" plus proéminents.

La première partie du travail, la plus "dure" si j'ose dire, c'est la récolte des canisses: c'est vraiment la seule vraie partie "physique".
Pour faire un panneau de 2x2, il faut déjà couper un beau fagot puisque l'épaisseur d'une belle canne est, en moyenne, de 2cm.
Et vous verrez que mine de rien, un gros fagot ça pèse déjà pas mal!

. Évitez les cannes trop sèches (bien jaunes, voire noires), vous verrez qu'elles cassent comme du verre dés qu'on force un peu.
. Évitez les cannes trop fraîches (bien vertes), on dirait du papier.
. Choisissez les cannes panachées jaunes et vertes, qui ont généralement entre 1 et 3 ans.

Comme à mon habitude, j'ai essayé plusieurs méthodes et outils pour tenter de trouver la plus pratique
(vu la quantité à couper, j'avais matière et raison à tester) parmi:
tronçonneuse, scie circulaire, scie sabre, machette, serpe italienne, sécateur, débroussailleuse avec une lame, etc....
En fait, pour moi, le plus simple, le moins fatiguant tout en étant le moins dangereux, c'est un coupe-branche acheté neuf chez Lidl à 10€, qui prend bien la canne dans ses mâchoires et qui la coupe proprement sans (trop) l'écraser.


La partie suivante n'est pas dure physiquement, mais elle est un peu "plus pénible". Il faut un peu de patience.
C'est le tri des cannes, par taille, et le nettoyage des branches.
Moi, j'ai utilisé une "table de travail" comme gabarit sur laquelle, j'ai marqué des repères de taille au feutre à peinture.

Pour le tri des cannes, j'en mets une "poignée" sur la table, que je cale contre la butée (la petite planche en mélaminé blanc en bas de la photo).



Tout ce qui n'arrive pas au trait à 2m, je le met de coté.
Tout ce qui dépasse, je coupe puis je le range dans un fût
(sinon c'est rapidement le bordel sur le "chantier" : - )

Je nettoie les branches en faisant glisser sur la canne, une serpe italienne bien affûtée
(toujours manier cet outil "vers l'extérieur", ça évite de trop fréquents passages aux urgences : - )

Ensuite vient la partie le plus facile et la plus valorisante: l'assemblage.
Là j'ai choisi 4 belles cannes bien costaudes pour les supports principaux.

Pourquoi pas 3 ou 5 (voui, j'ai essayé!) ?
. Pas 3, parce que les cannes sont rarement rectilignes, elles sont mêmes plutôt courbes.
Du coup, sur 2m, si on tente de les caler entre 3 supports, elles ne sont pas bien tenues (ou coincées) entre les supports.
. Pas 5, parce que la flexibilité, toujours sur 2m, ne permet pas de passer beaucoup de canne, entre les supports, sans les casser.

Je (re)pose mes 4 supports sur la table, comme lors du tri et je reporte dessus, au marqueur,  les repères de la table.
Dans le cas d'un panneau de 2m x 2m, les 2 supports extérieurs sont en retrait de 10cm, et les 2 autres sont placés à 60 cm.


Ensuite je les cale perpendiculaires et alignés sur mon gabarit à l'aide de pince et de serre-joint sur les repères de position.

Ne pas trop serrer pour éviter d'écraser les cannes.
*plus* : les cannes ont un "sens", elles sont plus épaisses à la base qu'au sommet. Afin de répartir les résistances, je met une canne dans un sens, la canne suivante dans l'autre.

Maintenant, je fixe les fils de tension entre les cannes "extérieures" et la canne intérieure la plus proche, en reprenant les repères que j'ai tracé au marqueurs précédemment.

Les cannes extérieures ont tendance à être repoussées par le croisement des autres canisses, ces fils de tension évitent l'éjection des cannes extérieures.

J'en place autant que les cannes supports, quasiment pour les mêmes raisons (c'est aussi pour ça qu'on a reporté les repères de positionnement des supports sur les cannes):
. Pas 3, sinon les supports vont finir par se courber suffisamment pour sortir du cadre
. Pas 5, parce que ça sert à rien.

J'utilise du fil de fer fin.
Pas la peine de mettre du câble non plus, la résistance du fil de fer fin est, au moins, 100 fois supérieure à la résistance de la canne.

Ensuite, je commence à positionner mes cannes transversales.

Ces cannes doivent passer un coup dessous, un coup dessus les supports, en les alternant.
Elles dépassent donc (si vous avez suivi) de 10 cm de chaque cotés des supports extérieurs.
Là aussi, afin de répartir les différences de taille et donc de résistance, je place une canne "à l'endroit" et la canne suivante "à l'envers".

Personnellement, je préfère les engager aux 3 quarts et ensuite, les tirer pour finir de les mettre en place sur le dernier quart.
Toutes les 3 ou 4 cannes, j'appuie parallèlement aux supports pour tasser l'ensemble au fur et à mesure (une fois le panneau fini, c'est trop tard).

Cette dernière partie du travail est la plus rapide.
Après avoir mis en place les 10 premières cannes, on prend vite le coup, et on se met à les enchaîner très rapidement: ça doit prendre 1/4 d'heure, 20 minutes.

*** Dernière minute ***
Il se trouve que lors de la manipulation du panneau "fini", les 2 ou 3 premières (et/ou dernières) cannes ont la fâcheuse tendance à se déboîter
(en même temps, c'est pas vraiment prévu pour être trimbaler de droite à gauche, mais moi, quand ça me pompe l'air, faut que je solutionne : - ).
Je corrige ça en rajoutant une petite boucle de fil de fer, à proximité des 4 montants, pour solidariser les cannes "baladeuses" avec les fils de tension.
Là, j'ai bien secoué mon panneau, plus personne ne bouge une oreille.

mur moche
mur moins moche
Une fois le panneau terminé, il ne reste plus qu'à mettre le panneau à sa place.
Par exemple, contre une clôture, ou aussi devant le mur en parpaing brut du voisin, ça change de suite d'ambiance.

Et à le fixer en s'attachant aux fils de tension du panneau.








mardi 23 juin 2015

Dégraisser/nettoyer une plancha particulièrement bien crade.

Un ami m'a donné son ancienne plancha, après s'en être acheté une toute neuve de compétition.
Cette plancha est parfaitement opérationnelle, mais par contre, "je ne l'ai pas nettoyé" m'a t-il dit en me la donnant.

La plaque de cuisson qui devait être correctement déglacée chaque fois qu'il s'en servait, était à peu prés correcte.
Mais alors le reste de l'engin était couvert de plusieurs couches/strates de graisse, carbonisée, fossilisée, et intérieur comme extérieur.
La plancha classique de monsieur tout le monde, après 3 ou 4 ans de bons et loyaux service, quoi ( - :

Par rapprochement d'idée ("pour nettoyer un four bien gras = Décap four", "Pour nettoyer la vitre de ton poêle = DécapFour"), j'ai, en fait, utilisé le même produit que j'utilise pour nettoyer la vitre de mon poêle à bois.

Non, ce n'est pas du DécapFour, mais une formule bien plus efficace et surtout très largement moins chère que j'avais trouvé sur un forum ("http://bricolage.linternaute.com/forum/affich-174721-nettoyage-des-vitres-des-inserts-ou-des-foyers-fermes") à base d'ammoniac et de cristaux de soude.

Pour mon poêle, je rajoute un peu de gomme de guar pour épaissir et que ça adhère à la vitre pour agir plus longtemps.

Là, j'ai juste "pschitté" avec mon pulvérisateur en position mousse, sur ma plancha démontée (le plus gros en fait, je suis pas allé jusqu'à désassembler les bruleurs!).

J'ai laissé agir une 10aine de minutes et rincé abondamment au jet d'eau
(gros avantage d'une plancha "rustique")
Ensuite un bon séchage en plein soleil.
Résultat: la plancha nickel.
En tout cas, plus de gras du tout sans même avoir eu à frotter.
La peinture n'est plus très fraiche, mais bon c'est pas du neuf non plus.


A mon avis, lui faire subir ça tous les jours, ça risque de la faire vieillir rapidement.
Mais une fois par saison, ça devrait pas être du luxe pour certains ( - :

Commentez cet article sans hésitation et surtout faites moi part de vos retours d'expérience. Merci.